Cette année , au mois de février (a moins que ce soit en janvier? ) j'ai eu vent d'un appel a projet pour une exposition dans une galerie (du style loueuse de cimaise) de Strasbourg. L'appel avait pour thème "art et développement durable" et permettait d'exposer gratuitement (comble du luxe!) dans ce lieu dédié a l'art!
J'ai voulu être sincère et la plus exacte possible dans l'expression de ce a quoi je croyais (même si mon raisonnement a certainement des failles) ...mais c'était assurément la bonne tactique pour ne pas être sélectionnée!! cela a fonctionné, bien sûr, et j'y ai appris une bonne leçon: pour entrer dans une place, ne pas prendre les gens a rebrousse poil!! Je m'en souviendrais la prochaine fois!!
Je vous publie le texte que je leur avais envoyé... n'hésitez pas a laisser vos commentaires!
J'ai voulu être sincère et la plus exacte possible dans l'expression de ce a quoi je croyais (même si mon raisonnement a certainement des failles) ...mais c'était assurément la bonne tactique pour ne pas être sélectionnée!! cela a fonctionné, bien sûr, et j'y ai appris une bonne leçon: pour entrer dans une place, ne pas prendre les gens a rebrousse poil!! Je m'en souviendrais la prochaine fois!!
Je vous publie le texte que je leur avais envoyé... n'hésitez pas a laisser vos commentaires!
Strasbourg,
le 8 janvier 2015
candidature
pour l'appel à projet : Art et développement durable
En
tant qu'artiste humaniste engagée pour l'écologie, Je récuse le
terme et l'idée de «développement durable».
Par
essence, le développement n'a qu'un temps. Dans la nature, dans
toute les espèces vivantes, et les scientifiques le confirmeront, il
y a une phase de création/ conception , suivi par une phase
d'enveloppement/ gestation , qui se transforme dans une phase de
développement/ épanouissement, puis dépérit et meurt tandis que
sa matière organique est recyclée pour nourrir d'autres vies.
Chaque
phase du cycle contient tout le cycle (il se termine par une petite
mort qui permet la phase d'après) , et chaque minute, chaque
seconde de l'existence contient le cycle de vie-mort-vie.
Le
développement durable est le terme à la mode qu'emploient nos
politiques dans le but de masquer par des termes pseudo-écologistes
leur incapacité à renoncer à leur logique de développement sans
fin. Considérer la nature au service de l'homme, c'est à dire
considérer l'homme comme à part, en dehors de la nature conduit à
ce genre d'aberrations. L'homme, dans son appétit insatiable devient
une cellule cancéreuse qui ronge la planète, dans une expansion
infinie.
Si
l'art est le «produit» d'une civilisation, il véhicule les
valeurs et enseignements de celle ci dans sa forme et dans son fonds.
Or
je récuse la prétendue «civilisation» qui considère l'Homme
comme le centre d'un univers de matière dénué d'âme, existant
juste comme «ressource» au service de ses besoins illimités.
Mon
art n'est donc pas un «produit» industriel, toujours plus nouveau,
toujours plus «plastique», techniquement parfait voire même
virtuel ou conceptuel.
Ancré
dans la matière-J'utilise de
la matière organique et vivante plutôt que du pétrole (matière
morte fossilisée) vendu par l'industrie -Il est vivant et
au service de la Vie, dans tout son mystère et sa sacralité.
Il
véhicule les valeurs de la civilisation que j'aimerais voir naître
(ou renaître pour certains aspects, car l'humanité a déjà connu
des forme de civilisation respectueuses de l'unité du vivant.)
A
travers ma peinture, j' exprime, accompagne et soigne de manière
rituelle divers aspects et étapes de la Vie/ Mort/ Vie, telle que je
les expérimente ou que je les vois autour de moi, dans
ses aspects matériels et spirituels et avec ses multiples visages,
animaux, végétaux, minéraux ou humains.
Je
postule à votre exposition car je veux faire entendre ma voix pour
défendre les idées auxquelles je crois, et qui doivent se faire
entendre.
Bien
à vous,
Florence
Signossi-Umamana
«Le
développement incontrôlé scientifique/technique/économique, que
l’on
appelle encore en aveugle « développement », produit de plus en
plus
conjointement
des menaces mortelles sur l’humanité et sur la biosphère.»
Edgar
Morin, 15 mars 2005
«le
modèle actuel n’est pas réformable et nous ne devrions pas
rafistoler un modèle dont les fondements sont erronés. Il est vital
de remettre l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations
mais d’y ajouter aussi une certaine modération. Si nous ne
rentrons pas dans la civilisation de la modération , je pense que
nous ne trouverons aucune solution. Nous ne pouvons pas demander à
la planète, au fur et à mesure qu’on en épuise les ressources,
de maintenir un modèle basé sur l’insatiabilité permanente.»
Pierre
Rahbi
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